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Réunion de ATLAS à Hambourg

Du lundi 24 janvier au mercredi 26, nous avons tenu la deuxième réunion avec le titre « Ciudad y Antigüedad tardía: avances y perspectivas ». Nous nous rencontrions dans la salle de lecture de la Kulturwissenschaftliche Bibliothek Warburg ou, en court, le Warburghaus. À cause de son arrangement ovale, la salle crée la vraie ambiance pour des exchanges et discussions entre les parlants et l’audience, mais aussi entre les personnes qui font l’audience.

La réunion a été tenu dans une forme hybride, car tous membre n´ont pas pu venir à Hambourg. Ce chemin, nous avons eu des visiteurs connectés de loin, loin que Brazil, qui a pu rejoindre les débats.

Photo du Warburghaus avec les affiches des ateliers ATLAS

Le titre expresse le but de la réunion : discuté les progrès et les perspectives des sept groupes de recherche. Nous avons divisé le colloque en une session par groupe, dans laquelle un orateur extérieur au projet était invité à faire une présentation sur le sujet du groupe. Cette présentation a été suivie d´un exposé sur les travaux en cours du groupe recherche.

Après ces deux présentations, nous avons eu 30 minutes de discussions. Comme toujours, les discussions auraient pu durer beaucoup plus longtemps, toutes comme certaines présentations.

Heureusement, les sessions ont été suivies de café ou de déjeuner, dans lesquelles nous avons pu continuer les discussions.

 

Lundi, 24 janvier

Les deux directeurs ont ouvert la réunion dans la manière standard de ATLAS et ainsi indicé à quoi les discussions se ressembleraient : Sabine a commencé en espagnole, Laurent a utilisé le français. Dans le projet, la plupart des membres parle du moins une de ces langues et comprend l’autre. Comme cela, nous était capable de discuter en français et simultanément en espagnole.

Sabine et Laurent lors de l’ouverture de l’atelier.

Dans le cadre de notre ouverture, nous avons invité Hervé Inglebert de l’Université Paris Nanterre. Il a donné une conférence magistrale sur la position du projet ATLAS au sein des grands débats. Il a commencé son analyse historiographique avec les premiers auteurs qui débattent de l’Antiquité tardive, de Riegel et Strzgowski (1901) jusqu’à notre époque. Il soulève ainsi les grands problèmes que nous pouvons rencontrer dans notre projet. Comment traitons-nous notre Antiquité tardive ? Qu’en est-il de l’étendue géographique ? Sa conclusion était rassurante : Le projet ATLAS est très bien positionné dans les études de l’Antiquité tardive.

 

Snapshot de la discussion qui a suivi la présentation d’Hervé Inglebert.

Le premier groupe de recherche était Pouvoir politique et la ville ; ils ont invité Javier Martínez Jiménez de l´université de Cambridge. D’abord, il a montré les changements dans le modèle de peuplement urbain dans l’Espagne wisigothique, y compris la question : Qu’est-ce qu’une ville ? Donc, il a tourné son attention vers le politique derrière ces fondations urbains. Il a fait remarquer que l’une des explantations possibles pour ces fondations pourrait être la control de certaines aréaux. Toutefois, avec les nouvelles fondations, le roi pouvait créer des nouvelles élites et, aussi, ligoter des personnes à lui-même.

Pour cette groupe, Javier Arve et Rubén Olmo ont tourné vers les gouverneurs provinciaux et, en plus, vers les cités dans Hispania. Ils ont trouvé que l’évidence épigraphique et texturale est très rare et, en conséquence, ne permet pas d´indiquer beaucoup sur la relation entre la cité et le gouverneur.  Ce que l’on peut observer, c’est que les gouverneurs étaient surtout actifs dans les capitales : Tarraco, Emerita Augusta et Corduba. La question est posée de savoir si une vue depuis l’Afrique nous donnerait une autre image.

Javier Arce et Rubén Olmo lors de la présentation du groupe Poder político y ciudad.

Nous avons finir le premier jour, ou plus précisément l’après-midi, de notre réunion comme nous faisons toujours dans le Warburghaus : Avec une réception. Les petites bouchées et les boissons permettent aux convives de faire connaissance et d’entamer des discussions informelles. Nous devons mentionner la toujours amicale et serviable Frau Drößler, le pouvoir silencieux derrière toute la nourriture et les boissons au Warburghaus. Sans son aide, nous n’aurions pas de pauses aussi agréables dans les Warburghaus.

Mardi, 25 janvier

Nous avons commencé par une marche rapide à travers la ville sous l’excellente direction du guide local Dominik Kloss. Nous avons commencé notre visite à partir de l’hôtel et sur notre chemin vers le centre-ville, nous avons passé le centre romain-islamique, et plus important, le bureau ATLAS (alias le bureau de Pieter). Dominik a nous expliqué le développement de Hambourg depuis ses origines en tant que centre de commerce au confluent de l’Elbe et de l’Alster jusqu’à la construction du bâtiment de l’université en 1911 et la fondation de l’université en 1919.

Photo de notre visite guidée dans le centre de Hambourg.

Après, nous avons commencé notre session du mardi matin avec la Forme des espaces urbains. Le groupe a invité Gisella Cantino Wataghin de l’Università del Piemonte orientale. Elle a présenté un document sur le rôle des villes, en particulier des petites villes, dans l’Italie du Nord de l’Antiquité tardive. Son point de vue sur l’évolution des systèmes de peuplement, des structures internes et des fortifications des villes correspondait parfaitement à la présentation du groupe.

Notre post-docs de ATLAS Ada Lasheras et Stefan Ardeleanu sont s’occupés de la présentation de notre plus grand groupe de recherche. Le groupe de recherche a clairement coordonné son travail et a fourni un parfait traité côte à côte des changements que nous pouvons observer dans la ville de l’Antiquité tardive. Ils se sont concentrés sur la réorganisation de la ville et les nouvelles hiérarchies résultant de ces changements.

Ada Lasheras et Stefan Ardeleanu lors de la présentation du groupe Forma de los espacios urbanos.

Après la visite guidée et la session de groupe, nous avons clôturé cette matinée relativement facile. Il était grand temps de procéder à des échanges informels au restaurant autour d’un bon plat de pâtes.

Les sessions de l’après-midi ont commencé avec Julia Sarabia-Bautista, de l’Université d’Alicante, en tant que key-note pour le groupe Territoire. Elle a présenté une vision à long terme de l’occupation des territoires autour des villes de la région d’Alicante. Elle a montré que les zones périurbaines trouvent souvent de multiples zones d’occupation mais surtout à court terme, épuisant éventuellement les ressources et déménageant ensuite. Alors que les zones périphériques ont une occupation plus continue, ce qui soulève la question de savoir si ces zones sont plus autarciques et durables.

Photo de la présentation de Julia Sarabia-Bautista.

Jesús García Sánchez a présenté un point de vue similaire sur le territoire d’Emerita avec nouveaux matériaux découverts grâce à des enquêtes et des données patrimoniales. Notre post-doc Pieter Houten a ajouté l’Afrique en se tournant vers Carthage et en examinant l’approche des données héritées avec la base de l’article de Sycamore et Buchanan. Comme ATLAS utilise des matériaux déjà publiés, les questions de données héritées sont pertinentes. Le débat, qui a résulté sur la manière de définir les catégories, a été utile pour l’analyse des différents territoires.

Pieter Houten et Jesús García lors de la présentation du groupe Territorio.

Après un café accompagné d’un gâteau hambourgeois local, Frau Drößler s’occupe toujours bien de nous, il était temps de passer à la dernière session de la journée : Économie.

De l’Université de Liverpool, nous avons invité Alfred Hirt à présenter l’exploitation minière en Afrique et dans la péninsule ibérique à la fin de l’Antiquité. Il a parlé de la diminution des opérations minières et a cherché des raisons pour expliquer ce déclin. L’argument souvent utilisé selon lequel les mines étaient épuisées n’est pas vrai, l’exploitation minière a continué par la suite. Fred a plaidé pour une combinaison de facteurs conduisant à des rendements décroissants, pour dire simplement qu’il était devenu trop coûteux d’exploiter les mines. Une partie du problème réside dans l’immobilisation de la main-d’œuvre. Ainsi, les mineurs spécialisés ne pouvaient pas se déplacer vers de nouvelles régions minières pour y lancer des opérations. L’un des points de discussion a été introduit en ligne par la numismate Ruth Pliego et portait sur l’origine de l’or destiné à être frappé dans le nord-ouest dans l’Antiquité tardive.

Ada Lasheras présentant l’orateur principal Alfred Hirt.

Le groupe économie s’est concentré sur trois sujets économiques : Darío Bernal a présenté les opérations de pêche dans le détroit de Gibraltar et l’imbrication de l’Hispanie et de l’Afrique. Il a ensuite pris le relais de Jaime Vizcaíno pour examiner la situation économique de Carthago Nova et la réutilisation d’anciens espaces publics pour des ateliers. Touatia Amraoui a examiné les activités de pêche à Leptiminus, ainsi que la production (fours) d’amphores pour le vin et l’huile d’olive. Toutefois, les sites de production de vin et d’huile d’olive dans l’arrière-pays (hinterland) n’ont pas encore été trouvés. De même, à Carthage, les fours ont été localisés, mais ils ne sont pas liés à la production rurale.

Snapshot de la discussion après la présentation du groupe Economie.

Nous avons fini la journée par un charmant dîner local chez Broderson, qui ne peut être laissé de côté dans une réunion à Hambourg. Le Labskaus effraie ceux qui ne savent pas à quel point ce plat local est étonnant. Chaque fois, nous parvenons à convertir quelques âmes chanceuses.

Mercredi, 26 janvier

Dernier jour, dernier siècle. L’orateur externe pour VIIIe siècle de Carolina Doménech Belda, de l’Universidad de Alicante, a présenté une communication sur les monnaies et les sceaux de l’époque de la conquête arabo-berbère en Afrique du Nord et dans la péninsule ibérique. Parmi les découvertes les plus récentes figurent les sceaux, qui sont liés au paiement du tribut et ont été trouvés en particulier dans le sud de l’Hispanie et dans le Narbonensis. Elle a également présenté l’évolution de ce que l’on appelle les « pièces de conquête », une monnaie d’or qui présente des changements linguistiques mais aussi dans la légende. Les premières pièces islamiques montraient des représentations des rois avec une légende bilingue en latin et en arabe. Peu à peu, le latin a disparu et les pièces sont devenues aniconiques et ne comportaient plus que la légende arabe. Il est intéressant de noter que les pièces en argent et en cuivre ne montrent pas cette évolution, mais commencent immédiatement en arabe.

Carolina Doménech pendant sa présentation.

Sonia Gutiérrez a eu l’honneur de présenter « Los tiempos de la conquista (siglos VII-VIII) : problemas de registro » pour le groupe Siglo VIII. Elle a abordé ce que nous pouvons savoir sur ces siècles « sombres » grâce à l’archéologie. Les plus problématiques sont les questions de datation et le manque de preuves (accru par la méthodologie des anciennes fouilles dans les sites concernés). Souvent, les matériaux sont datés de la période avant ou après la conquête, ce qui conduit à l’idée d’une période sans preuves.

Sabine Panzram présentant Sonia Gutiérrez lors de la session Siglo VIII.

La première session du matin s’est poursuivie dans la salle du café, avec de véritables Franzbrötchen hambourgeois.

Pour la deuxième session du dernier jour, nous avons invité l’oratrice principale Isabel Velázquez (Universidad Complutense de Madrid) pour Epigraphie. Elle a présenté un aperçu de l’épigraphie de la période wisigothique. En pluss, elle a évoqué les problèmes de datation de l’épigraphie, cependant, avec l’ère hispanique, l’épigraphie wisigothique donnes une bonne base pour fonder la datation sur la paléographie. Le groupe épigraphie a été présenté par Javier Arce et Pieter Houten. Le groupe s’est penché sur les inscriptions honorifiques dans l’Antiquité tardive. Le déclin de la culture épigraphique pour ce type de texte est très fort et semble soutenir l’idée d’une disparition de l’habitude épigraphique à la fin du IVe siècle. Cependant, l’épigraphie funéraire se poursuit bien au-delà de cette période et il faut donc considérer d’autres types de textes avant de tirer des conclusions.

Pieter Houten et Javier Arce lors de la présentation du groupe Epigrafía.

Pour le déjeuner, nous avons marché jusqu’au restaurant italien voisin, notre nouveau restaurant préféré, où nous avons mangé des antipasti et des pâtes à volonté.

Le dernier groupe pour notre réunion était Terminologie. Ils ont invité Álex Corona Encinas pour discuter des aspects juridiques des institutions municipales dans l’Antiquité tardive. Il a présenté la réalité que nous pouvons créer à partir du droit romain pendant le règne de Justinien, en se concentrant particulièrement sur la façon dont le pouvoir central a essayé de limiter les privilèges et le pouvoir de l’aristocratie locale.

Le groupe terminologique a donné ses trois perspectives dans trois présentations ultérieures. Nous avons pu voir la réalité urbaine en Afrique du Nord et la continuation des gentes en tant que communautés urbaines autonomes, présentées par Stéphanie Guédon. Rubén Olmo a pris le relais et a donné un aperçu de l’évolution de la terminologie dans les textes classiques, où il semble y avoir un glissement vers un usage plus général de municipium si l’on compare Pline l’Ancien et Ammien Marcellin. Sabine Panzram a examiné la réalité du système de peuplement urbain lorsque nous nous tournons vers la terminologie changeante, par exemple de urbs à civitas et de vicus à castellum ou castrum. En outre, elle a souligné qu’à l’époque wisigothique, l’élite urbaine est devenue plus dépendante du roi, perdant ainsi son assise politique au sein de la communauté.

Stéphanie Guédon, Rubén Olmo y Sabine Panzram lors de la présentation du groupe Terminología.

Pour finir nos sessions, nous avons invité Jean-François Bernard (Université de Pau et des Pays de l’Adour) à présenter l’un des futurs projets d’ATLAS : les reconstructions 3D. Il nous a montré comment la reconstruction de villes anciennes s’inscrit dans une longue tradition remontant à l’Antiquité et transmise par les artistes comme Raphaël. Ces images faites à la main sont un moyen splendide de visualiser les villes anciennes. Les reconstructions modernes en 3D ont une base solide en archéologie mais ouvrer des débats sur la façon de comment rendre les incertitudes. Lors de la discussion sur les reconstructions 3D, Christoph Eger a eu l’occasion de montrer les reconstructions 3D que le LVR Xanten a pu obtenir grâce à son travail.

Jean-François Bernard lors de sa présentation sur les reconstructions 3D.

La journée a était clôturée par Sabine Panzram et Laurent Brassous, qui ont remercié tous les participants présents dans les Warburghaus et en ligne pour leurs présentations et discussions. Ils ont qualifié à titre la réunion de succès. En plus de ces remerciements, nous avons profité de l’occasion pour terminer avec une tradition : la discussion générale menée par Javier Arce sur les mérites (et les problèmes) du travail de groupe. Il a conclu qu’il serait préférable de se réunir sur une base plus régulière. Nous attendons avec impatience la prochaine réunion à La Rochelle en novembre 2022 !

La journée s’est terminée par le dîner d’adieu au Neumanns. Encore une fois, un bon endroit pour que les participants puissent profiter d’un bon repas et avoir un peu plus de temps pour discuter avant de rentrer à la maison.

Dessin de conclusion de notre colloque, réalisé par Sonia Gutiérrez.