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Assistants étudiants d’ATLAS

Derrière chaque groupe de recherche se cachent des assistants assidus, dont la plupart sont encore étudiants. Dans le cadre de notre projet, trois étudiants-assistants allemands travaillent avec nous. Le blog d’aujourd’hui est consacré à leur travail, donnant à chacun l’occasion de se présenter et d’expliquer ses fonctions au sein de notre projet.

La première à joindre le projet ATLAS était Jill Lilian Fischer, dès le début du projet pendant son troisième semestre de BA à l’Université de Hambourg. Actuellement, elle est une étudiante de premier semestre de sa maîtrise en Histoire. L’une de ses premières tâches (qui se poursuit) a été de traduire les blogs en français. Humble comme toujours, elle précise qu’elle n’est pas de langue maternelle. En outre, elle a fait un travail considérable de conservation des bibliographies et de saisie des références dans notre base de données Zotero. Depuis cette année, la tâche principale est devenue la numérisation des cartes et des données à l’aide de QGIS. En tant que véritable fan de cartes de toutes sortes et de toutes formes (historiques et fantastiques), elle était plus qu’heureuse d’apprendre QGIS et d’explorer ses possibilités pour créer de nouvelles cartes.

Comme il y avait beaucoup de travail à faire, Tjaard Jantzen, étudiant en histoire et en mathématiques pour l’enseignement scolaire, a rejoint le projet ATLAS en octobre 2021. Il est actuellement au premier semestre de son maître d’enseignement. Depuis il a rejoint ATLAS, il passe la plupart de son temps à remplir des feuilles de calcul Excel pour numériser et trier les données épigraphiques, qui peuvent ensuite être transférées dans la base de données. Il est également chargé d’emprunter et d’obtenir les livres qui contiennent des données pertinentes. En outre, une partie de son travail consiste à rechercher des citations dans les sources littéraires anciennes qui se rapportent aux études de cas du projet. Comme Lilian et Sebastian, il a suivi un cours sur la création de cartes dans QGIS au printemps 2022 et prend plaisir à créer et numériser des cartes pour le projet ATLAS depuis lors.

Plus récemment, Sebastian Meyer a rejoint l’équipe des assistants étudiants en avril 2022. Étudiant en histoire et en mathématiques pour l’enseignement au lycée, il est maintenant un premier semestre dans le « Master of Education ». Peu de temps après avoir rejoint le projet ATLAS, il a participé à un cours avec les assistants étudiants d’ATLAS Lilian et Tjaard pour apprendre à numériser des cartes avec QGIS. Outre le travail bibliographique, principalement avec la base de données Zotero, sa principale tâche depuis lors a été de numériser des cartes pour le projet.

Assistants étudiants Lilian et Sebastian travaillent dans le bureau d’ATLAS à Hambourg.

Apprendre comment numériser et créer une carte

Lorsque nous avons commencé à travailler avec des cartes, nous avons été déçus. L’œuvre glorieuse à laquelle nous étions censés consacrer notre temps était une simple feuille de calcul Excel qui, bien sûr, ne ressemblait pas du tout à un atlas ou à une carte. Ce que nous faisions était un travail soit fatigant (beaucoup de copier-coller), soit peu spectaculaire (passer au peigne fin des tonnes de littérature juste pour découvrir qu’une certaine inscription était étonnamment gravée dans la pierre). Au début, nous ne savions pas pourquoi nous faisions ça. Bien sûr, il est agréable de connaître les coordonnées exactes d’une ville antique ou l’emplacement d’une inscription. Mais le projet ne portait-il pas sur les cartes et les trucs cool de ce genre ?

Feuille de calcul Excel

C’est alors que Pieter a nous présenté QGIS (voir le cours en ligne). Et bientôt, nous allions apprendre comment une feuille de calcul excel se transformait à une magnifique carte non seulement précise mais aussi personnalisable.

Importation de données Excel

Il existe deux chemins d’implémenter les positions des villes que nous souhaitons avoir sur nos cartes en tant que couches de points dans notre programme QGIS. Dans le premier cas, nous créons une couche de points et définissons manuellement des points pour représenter les villes. Le problème est que ces points restent imprécis car nous ne pouvons pas assurer que les villes sont exactement là où nous pensons elles sont (même avec une carte géoréférencée comme base, ce qui sera discuté plus tard).

Ainsi, au cours de leurs premières tâches avec QGIS, les trois étudiants assistants ont rapidement compris pourquoi les feuilles de calcul Excel, sacrées pour Pieter, jouent un rôle crucial dans le projet ATLAS. Grâce aux coordonnées qui ont été introduites dans les fichiers Excel, QGIS fournit la fonction permettant d’ajouter une « couche de texte délimité ». En spécifiant les colonnes où se trouvent les coordonnées X et Y de nos villes, nous avons ainsi la merveilleuse opportunité d’implémenter les villes dans QGIS de manière fidèle à leur emplacement. En plus de la précision, cela offre un autre avantage décisif : toutes les autres informations du tableau ont déjà été ajoutées à la couche et peuvent être révisées et complétées de manière flexible via Excel. Cela rend la création de cartes spécifiques beaucoup plus flexible pour les utilisateurs de QGIS.

Importation de nos données Excel

Par exemple, l’une de tâche de Sebastian à la fin de dernière année était de créer une carte thematique de Gaule. Utilise les informations sur les villes de Gallia, Sebastian a créé des cartes qui nous montrent les villes mentionnés dans la Notitia Galliarum (4e siècle à 6e siècle) et par Grégoire de Tours (6e siècle) et, en plus, les villes d’emboutissage (4e à 6e siècle).

Toutes ces informations avaient été implémentées par le biais d’une nouvelle colonne dans la feuille de calcul Excel. Après avoir codé avec un « 1 » dans la ligne de la ville gauloise lorsque le critère s’applique, on peut facilement transférer l’information désirée comme sous-couche dans notre fichier QGIS via la fonction filtre.

Codage et fonctions de filtre dans Excel. C’est moins compliqué que prévu ! (Données de Jürgen Strothmann (Hrsg.), Civitates, regna und Eliten. Die regna des Frühmittelalters als Teile eines „unsichtbaren Römischen Reiches)

Les feuilles de calcul Excel sont le moyen le plus simple d’alimenter notre carte avec des lieux précisément localisés. Cependant, les villes seules ne font pas une carte : nous avons encore besoin de rivières, de routes et de frontières, surtout dans un contexte ancien. La deuxième étape importante que nous avons franchie a donc été d’apprendre à numériser des cartes imprimées afin d’utiliser leur contenu qui n’est pas nécessairement lié à un seul endroit comme le sont les villes.

Géoréférencer une carte

En suivant notre tutoriel, nous avons utilisé une carte imprimée pour créer un nouvel ensemble de données sur les frontières provinciales. La première étape est toujours la même : si nous voulons utiliser le contenu d’une carte imprimée (par exemple, les lignes de démarcation de la Gaule du 4ème siècle), nous devons faire correspondre les coordonnées de la carte imprimée avec notre carte QGIS. Idéalement, nous relions l’emplacement d’une ville ou d’un point de repère important au point correspondant dans QGIS afin que QGIS soit en mesure de relier la carte scannée à ses propres couches cartographiques. Cela peut sembler un peu étrange – les cartes imprimées ne sont souvent pas vraiment mises à l’échelle ou compressées pour mieux s’intégrer dans une publication. Il existe même des exemples où cette façon de géoréférencer une carte ne fonctionne pas. De nombreuses cartes sont trop inexactes ou les lieux ne sont que vaguement au bon endroit. QGIS est, en fin de compte, un programme relativement jeune et certainement pas connu de tous, il n’est donc pas surprenant que la plupart des cartes ne soient pas exactement géoréférencées.

Une carte géoréférencée (Panzram (eds.) 2018 Entre civitas y madina) dans QGIS. Cela ne fonctionne pas vraiment comme vous pouvez le voir au niveau des emplacements des villes : Les points orange étiquetés symbolisent les véritables emplacements des villes, tandis que la carte géoréférencée est décalée en raison de l’imprécision de ses lieux…

Après avoir géoréférencé une carte dans QGIS, nous pouvons numériser son contenu comme nous souhaitons, en utilisant des couches de points pour les lieux, des couches de lignes pour les routes et les frontières et des couches de polygones pour les mers. Au final, nous disposons des couches pour créer une carte qui est soit une version géoréférencée d’une carte autrefois vaguement dessinée, soit une carte qui contient des données provenant de sources multiples. La carte, cependant, n’est toujours pas une vraie carte telle qu’on l’imagine dans un atlas traditionnel. Elle est plus comparable à un Google-maps : Vous pouvez zoomer et dézoomer et elle n’est pas nécessairement aussi esthétique comme une carte imprimée. Cela nous amène à notre dernier point : Créer une carte qui soit prête à être publiée.

La beauté des cartes

Quand le travail avançait, chaque étudiant assistant s’est vu attribuer sa propre région pour laquelle il devait produire des cartes dans un avenir proche. Comme vous savez tous, ATLAS se concentre sur trois régions. Alors que Sébastien a complété la feuille de calcul pour la Gaule, Tjaard et Lilian ont passé au peigne fin de nombreuses publications pour trouver des inscriptions situées en Afrique du Nord et en Espagne. Au final, Lilian a choisi l’Afrique du Nord comme sa « spécialité cartographique » et Tjaard était responsable de l’Espagne antique.

Chacuns des trois a maintenant été confronté à la tâche de finaliser une carte afin qu’elle soit prête à être publiée.  Dans les prochains mois, nous publierons des cartes issues de nos travaux via la page Maps-to-go.

Heureusement, QGIS dispose d’un outil permettant de créer une mise en page d’impression de votre couche cartographique. Il est relativement facile à manipuler et permet de créer une image (Jpeg, Png, tiff et bien d’autres formats) de votre carte qui peut être lue par importe quel ordinateur sans installer QGIS et, bien sûr, qui peut être imprimée et donc publiée. Avec le gestionnaire de mise en page, il est également possible de créer différentes cartes, toutes basées sur la carte QGIS. Les composants de la version imprimée de la carte dépendent des couches que l’on décide d’activer. Ainsi, chaque carte contient exactement ce que on peut souhaiter.

Mais, comme toujours, il y a un hic. Ne serait-il pas plus simple d’utiliser les étiquettes créées par QGIS ? C’est effectivement possible, mais le résultat n’est pas tout à fait satisfaisant, comme vous pouvez le voir sur l’image.

L’activation des étiquettes peut conduire à des cartes déplaisantes et assez chaotiques.

Dans ATLAS, nous nous efforçons également d’utiliser un design harmonieux pour nos cartes : des lignes de démarcation jaunes (le jaune est la couleur d’ATLAS !), un fond qui ressemble un peu à une carte peinte et des symboles de ville simples mais faciles à reconnaître.

En gardant cela à l’esprit, les étudiants assistants ont dû apporter un dernier réglage à la carte. Au lieu de se contenter d’activer les étiquettes, ils créent de nouveaux champs de texte pour tout ce qui a besoin d’un nom, ce qui permet de déplacer, de faire pivoter et de mettre à l’échelle les étiquettes à volonté. Les seuls problèmes auxquels ils doivent encore faire face sont le fait que toutes les régions ne sont pas aussi faciles à représenter. Par exemple, la création de la carte de la Gaule est satisfaisante à sa manière : La France a une forme idéale pour remplir le plan de la carte tout en laissant suffisamment d’espace pour ajouter une légende. Les villes romaines sont réparties uniformément dans les provinces et il y a suffisamment d’espace pour que chaque ville soit étiquetée de manière attrayante.

Gallia n’est-elle pas un bel endroit à voir sur une carte ?

Concevoir une carte agréable de l’Afrique du Nord est moins simple parce qu’elle contient beaucoup de villes à l’est qui sont souvent proches les unes des autres. Mais il y a toujours une solution. Heureusement, le gestionnaire de mise en page de QGIS dispose d’un outil permettant d’ajouter une deuxième carte ou plusieurs. Ainsi, vous pouvez générer une carte avec de plus petites cartes détaillées pour montrer les zones densément peuplées.

Créer chaque étiquette à la main demande un peu de temps, mais cela vaut la peine !

Enfin, la carte imprimable est entre nos mains. La feuille de calcul excel autrefois ennuyeuse est alimentée en une couche visuelle attrayante qui contient toutes les informations nécessaires et peut être personnalisée individuellement.

Le travail des étudiants assistants est – bien que parfois ennuyeux ou fatigant – satisfaisant et même créatif. Dès qu’il y a besoin d’une carte avec des éléments spéciaux, les trois sont capables de créer une carte parfaitement adaptée. L’avenir du projet nous réserve encore de nombreuses possibilités de cartes qui mettront à contribution nos étudiants assistants. Derrière les cartes conçues, les groupes de recherche travaillent à ajouter de nouvelles précisions et à interpréter et analyser l’atlas autour de nos études de cas. Au final, les cartes sont un outil utile et attrayant pour visualiser certains résultats de recherche et accompagner nos articles universitaires. Si vous ne avez pas encore fait, n’hésitez pas à regarder nos dernières cartes et assurez-vous de revenir de temps en temps car nous essayons de mettre à jour nos cartes aussi souvent que possible !

Work-in-Progress des principales régions d’ATLAS réunies sur une carte réalisée par nos étudiants assistants, à l’aide d’une feuille de calcul Excel et de multiples couches géoréférencées