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Les post-docs disons au revoir

Il y a trois ans, nous avons commencé comme post-docs dans le projet ATLAS. L’une de nos tâches consistait à écrire ce blog, et nous écrivons aujourd’hui notre avant-dernier article sur nos expériences dans le cadre du projet et sur nos projets pour l’avenir.

Réunions d’équipe, visites de villes et de sites
Commençons donc par le début, en avril 2021. Comme nous nous souvenons tous, c’était encore pendant la pandémie et il était impossible de voyager. Notre première réunion en tant que noyau de l’équipe ATLAS a donc été numérique. Nous nous souvenons tous deux d’avoir été un peu anxieux, notamment à cause de la langue utilisée dans le projet. La réunion allait-elle se dérouler en français ou en espagnol ? Et comment vont les nouveaux collègues ? Nous nous étions déjà rencontrés dans le monde académique des conférences, mais travailler ensemble est vraiment différent. La réunion, en espagnol, s’est très bien passée et les plans pour une vraie réunion à La Rochelle ont été faits. Comme nous avons l’écrit précédemment, cette réunion à La Rochelle a été une occasion formidable et étrange d’apprendre à mieux se connaître. Le dîner de sushis dans une chambre d’hôtel et le copieux repas chez Laurent (les restaurants de La Rochelle étant fermés) ont été de très bons événements sociaux pour réunir l’équipe et briser la glace. En l’espace d’un mois, nous avions déjà pris un bon départ.
Outre de La Rochelle, l’équipe centrale d’ATLAS s’est réunie dans diverses régions de la Méditerranée, en particulier pour obtenir une connaissance directe de certaines de nos villes d’étude de cas. Ainsi, en septembre de la même année, nous avons pu organiser une visite à Mérida, afin de rencontrer certains de nos collègues du projet, spécialistes reconnus de l’histoire et de l’archéologie de cette ville. Cette rencontre était indispensable pour demander et obtenir les autorisations et données nécessaires à la réalisation des reconstitutions 3D de notre exposition. Parallèlement, grâce à nos collègues de Mérida, nous avons pu bénéficier d’explications détaillées sur certains des bâtiments les plus remarquables de la ville de l’Antiquité tardive, ainsi que sur les magnifiques pièces et inscriptions conservées au Museo Nacional de Arte Romano.

Visite à Mérida en septembre 2021.

Notre prochaine réunion d’équipe était déjà en mars 2022 sur la rive sud de la Méditerranée. Cette fois nous avons voyagé tous les quatre en Tunisie, où nous avons rencontré nos collègues de l’Institut national du patrimoine, avec lesquels nous avons également convenu des autorisations et de la transmission des données pour continuer à travailler sur notre exposition itinérante. Nous avons pu nous promener parmi les fascinants vestiges archéologiques de l’ancienne Carthage, mais aussi visiter d’autres sites tels que Mactaris, inclus dans les études de cas du projet, ou d’autres sites de grand intérêt, tels que Zama Regia. Nos collègues tunisiens ont certainement été d’excellents hôtes et guides, et nous ont même emmenés goûter à la véritable gastronomie locale au cœur de la médina tunisienne.

Visite à Carthage en mars 2022.

En décembre 2022, Sabine et Pieter ont présenté un article à la conférence Africa Romana ; l’article co-écrit avec Stefan Ardeleanu devrait être publié bientôt ! Cette conférence a eu lieu à Sbeitla, ce qui était autrefois la ville romaine de Sufetula. La visite de ce site exceptionnel nous a permis de découvrir une autre ville africaine, qui n’est malheureusement pas l’une de nos études de cas. Heureusement, nous avons pu faire l’autopsie d’une ville étudiée lors de cette visite. Dans le cadre du programme de la conférence, une visite à Ammaedara était prévue. Cette visite ne nous a pas seulement permis de voir Ammaedara, mais nous a aussi donné l’occasion de parler aux deux chercheurs les plus importants de ce site : François Baratte et Mohamed ben Nejma. Sabine a profité de l’occasion pour poser à François Baratte ses questions les plus pressantes sur le site. Le contact avec Mohamed ben Nejma a débouché sur sa visite au RomanIslam Center de Hambourg, où il a collaboré avec Pieter pour créer la carte d’Ammaedara.

Sabine Panzram et François Baratte en Ammaedara en décembre 2022.

Étudier l’Antiquité tardive
Mais au-delà de ces visites et de ces réunions d’équipe, notre objectif principal a été d’étudier les phénomènes urbains dans l’Antiquité tardive à travers nos dix études de cas. Nous avons déjà expliqué dans autres blogs comment nous travaillons et comment nous incorporons l’énorme quantité d’informations épigraphiques et archéologiques dans notre système d’information géographique en format web et en libre accès (WebSIG). Ce travail exhaustif nous a sans aucun doute permis d’élargir de manière exponentielle nos connaissances sur cette période complexe et intéressante, mais aussi d’élargir notre champ d’action géographique à des régions sur lesquelles nous n’avions pas eu l’occasion de travailler directement auparavant. Nous pouvons désormais affirmer que nous maîtrisons la bibliographie existante et que nous avons une bonne connaissance de l’historiographie et de l’état de l’art pour nos cas et nos régions d’étude. De plus, en collaborant avec un spécialiste d’archéologie et un spécialiste de l’épigraphie, nous avons pu combiner ces deux domaines et les réunir au sein de WebSIG d’une manière inédite. Bien que cette approche interdisciplinaire soit l’objectif de la plupart des projets, elle ne va souvent pas plus loin que la lecture par un spécialiste de sources provenant d’autres disciplines. Dans le cas présent, Ada et Pieter n’ont pas seulement travaillé ensemble, ils ont également abordé des questions sous différents angles, ce qui a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives et de soulever des questions qui, pour l’instant, semblent insolubles (par exemple, les problèmes de datation en archéologie et en épigraphie ; le marécage de l’argumentation circulaire…).

Le group Epigraphie lors d’une de ses réunions.

Comme ça, les postdocs ont effectivement porté le travail interdisciplinaire à un autre niveau, mais ce n’est pas le seul travail d’équipe que nous avons effectué, car nous avons également les différents groupes de recherche. Ces groupes, composés de personnes venant d’horizons différents et ayant des spécialisations différentes, se sont réunis régulièrement pour discuter et approfondir l’étude de sujets spécifiques. Certes, le groupe épigraphie n’est pas si interdisciplinaire, puisqu’il est simplement composé des épigraphistes du projet, mais c’est là que réside l’autre nouveauté du projet : réunir hispanistes et africanistes. L’étude conjointe de ces deux régions permet de mettre en évidence des similitudes frappantes et des différences passionnantes. Il est évident que la combinaison de personnes ayant des connaissances et des antécédents différents a également donné lieu à des échanges interculturels intéressants. Cela nous a ouvert les yeux sur de nouvelles perspectives et des points de vue changeants, et a déclenché des discussions résultant de nos différentes méthodes de travail. Il a parfois fallu faire preuve d’une certaine diplomatie pour continuer à avancer. Toutefois, cette méthode de travail internationale, interculturelle et interdisciplinaire est très gratifiante et nous nous réjouissons de continuer à collaborer avec nos collègues.

Les ateliers annuels
La clé de ces collaborations a sans doute été les groupes de recherche que nous avons formés après notre premier colloque à Madrid. Avec huit groupes de tailles différentes, en fonction de la popularité de chaque sujet, une trentaine de chercheurs ont participé à notre projet. Mais comme la plupart d’entre eux ont leurs propres projets sur les villes étudiées ou sur les thèmes des groupes de recherche, il n’a pas toujours été facile de trouver du temps pour se rencontrer dans leur emploi du temps chargé. Les ateliers annuels ont donc constitué un bon moyen d’organiser ces rencontres, en fixant un délai strict tout en donnant à chaque groupe l’occasion de présenter et de discuter des travaux en cours. Il est vrai que, malgré les délais serrés, nous n’avons pas toujours réussi à nous organiser de la manière la plus efficace, mais les groupes ont tout de même présenté à chaque colloque annuel des angles d’étude et des questions inédites qui ont ouvert la discussion à l’ensemble du groupe. Nous sommes sûrs que notre prochain colloque à Madrid ouvrira également des échanges passionnants sur les villes de l’Antiquité tardive !

Photo de groupe de notre dernier colloque à Tunis.

Toutes ces réunions de groupe et ces colloques annuels ont été un processus lent qui portera bientôt ses fruits. Comme nous avons déjà expliqué, ces collaborations et ces débats collectifs seront rassemblés dans une publication, l’ATLAS Companion. Ces derniers mois, le travail a été intense et les groupes ont été plus actifs que jamais dans la rédaction des différents chapitres qui composeront ce volume. En outre, Pieter a élaboré, conseillé par nos spécialistes et aidé par les étudiants de Hambourg, les nombreuses cartes qui accompagneront les textes et qui seront sans aucun doute l’un des principaux résultats de notre projet. Si vous êtes curieux, vous pouvez déjà trouver quelques cartes intéressantes dans notre section Maps-to-go. Et nous vous tiendrons informés du développement de notre Companion à travers nos réseaux sociaux, alors n’hésitez pas à nous suivre si vous ne l’avez pas encore fait !

Café et blogs
Parallèlement à tout cela, Pieter et Ada ont décidé, dès le début du projet, qu’il serait bon de se rencontrer chaque semaine, d’autant plus qu’ATLAS a plusieurs sièges et que chacun d’entre nous travaille dans un siège différent. Ainsi, chaque semaine depuis le début, nous avons organisé ce que nous appelons des « cafés numériques », au cours desquels nous avons principalement planifié et préparé le contenu de nos médias sociaux et de notre blog. L’organisation dans ce sens a été essentielle et, bien sûr, il n’y a pas eu de pénurie de feuilles de calcul partagées où nous avons ajouté semaine après semaine les idées pour X (à l’époque encore Twitter) ou notre site web. Et s’il est vrai que la quantité de travail requise pour ces formes de diffusion scientifique est assez élevée, il est tout aussi amusant de réfléchir à la manière dont nous pouvons vous atteindre, vous, nos lecteurs et les membres du projet. En outre, ces cafés hebdomadaires nous ont permis de discuter de manière plus détendue, un café (ou un thé) à la main, du projet et de nos projets pour l’avenir.

Pieter et Ada lors de leur présentation à l’atelier de La Rochelle.

Projets pour l’avenir
Travailler dans le cadre de ce projet international nous a beaucoup appris. Bien sûr, nous avons appris beaucoup de choses sur l’Antiquité tardive, mais aussi sur les interactions culturelles et les relations humaines. Ce fut une expérience vraiment agréable de voir quatre traditions académiques différentes (espagnole, française, tunisienne et allemande) se réunir et apporter le meilleur de ce qu’elles ont toutes à offrir. Avec ce nouveau bagage, nous avons été et sommes à la recherche d’opportunités futures. Ada a quelques fers à repasser dans le feu, croisons les doigts pour que cela fonctionne. Pieter quittera le monde universitaire pour enseigner le latin à l’école de la ville néerlandaise où il vit avec sa famille. Cependant, on ne quitte pas simplement ATLAS… Nous pensons que vous verrez peut-être des publications ou des cartes axées sur l’Antiquité tardive en Espagne et en Tunisie de nos mains à l’avenir. La rumeur d’un ATLAS 2.0 circule, et il ne s’agit donc pas d’un « au revoir », mais d’un « à bientôt » !


 

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ATLAS et RomanIslam visitent l’Africa Romana

Juste avant la fin de 2020, Sabine directrice d’Atlas et du centre RomanIslam, ainsi que notre postdoc Pieter ont eu l’opportunité de présenter lors du colloque de l’Africa Romana (16-18 décembre), une présentation fruit d’une collaboration entre le RomanIslam et ATLAS. À l’été, le postdoc RomanIslam et membre d’ATLAS Stefan Ardeleanu a proposé de faire équipe et de proposer une présentation pour la conférence Africa Romana sur la période Julio-claudienne. Même si le thème est un peu éloigné de notre chère Antiquité tardive, nous étions sûrs que nos travaux antérieurs sur la période Julio-Claudienne seraient utiles. Nous avons donc rédigé avec succès une proposition de communication pour étudier la diffusion du culte impérial en Afrique à l’époque julio-claudienne.

L’émergence du culte impérial en Afrique du Nord : matérialité, acteurs, contextes spatiaux

Dès le départ, il était clair que Sabine et Pieter feraient une présentation à Sbeïtla et que celle-ci serait faite en français. Nous devions donc préparer un article à présenter en décembre. Stefan Ardeleanu comme expert sur l’Afrique du Nord, il a pris la tête de l’écriture du texte, Sabine et Pieter ont ajouté leurs idées tout au long du processus. À la fin, nous avons eu un texte présentant les évidences archéologique, épigraphique et numismatique, intégrés dans quelques cartes. Le 15 décembre, notre voyage à Sbeïtla a commencé. Certes, nous l’avons rendu un peu plus difficile que nécessaire… Pour notre propre commodité, nous avons pris un vol arrivant en fin d’après-midi à Tunis. Cependant, on ne peut pas simplement marcher jusqu’à Sbeïtla, ni même prendre les transports publics. Heureusement, nos collègues de l’INP nous ont organisé un trajet jusqu’à Sbeïtla. Après un long trajet, nous sommes arrivés juste avant minuit à l’hôtel de Sbeïtla.

Une salle avec une point du vue; l’ouverture de la conférence; et l’intermède musical d’oud de Mehrez Abide.

Après une bonne nuit et un petit-déjeuner délicieux, nous étions rafraîchis et enthousiastes à propos de la conférence. L’événement a eu lieu dans le même hôtel, ce qui a facilité les déplacements, comme vous le verrez. L’ouverture, elle-même, a pris toute la première partie de la matinée. Après la pause-café (avec encore de délicieuses sucreries tunisiennes !), nous pensions que la première présentation était prévue. Pas à l’Africa Romana ! Nous avons eu droit à la musique de joueur d’oud Mehrez Abidi, qui avait écrit de nouveaux morceaux combinant les styles de musique folklorique sarde et tunisienne. Après cet intermède musical ou peut-être le morceau de clôture de l’ouverture, les premières présentations ont commencé. Après les premières présentations, nous avions déjà une bonne idée de la richesse de la conférence en termes de recherches (épigraphiques !) et d’idées nouvelles. Même si le thème Julio-Claudien était chronologiquement éloigné du nôtre, plusieurs présentations nous ont donné de nouvelles idées sur le développement précoce des provinces et sa relation avec l’urbanisme dans l’Antiquité tardive.

Le long temps réservé pour le déjeuneur a offert à Sabine et Pieter l’opportunité de s’asseoir ensemble et d’essayer notre présentation. Comme nous ne voulions pas déranger les autres participants, nous sommes allés dans nos chambres adjacentes et nous avons réalisé que nous pouvions travailler depuis nos propres balcons avec une vue sur Sufetula, la Sbeïtla romaine.

L’hôtel Byzacene a fourni le meilleur environnement possible pour terminer la presentation 😉

Après être revenus à temps pour la présentation de notre membre d’ATLAS, Rubén, nous avons ensuite terminé notre présentation et sommes retournés à la salle de conférence. Toute la journée nous a donné amplement le temps de discuter avec de vieux amis et de nous en faire de nouveaux. Le dîner a ajouté un ton culinaire à d’autres occasions de discussions et d’entretiens. Le fait que des chercheurs de Tunisie, d’Algérie, d’Italie, de France, d’Espagne et d’Allemagne (des pays ont certainement été oubliés) se réunissent fait de l’Africa Romana un lieu intéressant pour échanger des idées en jetant un pont entre les différents discours, souvent délimités par des frontières nationales ou linguistiques. La frontière la plus évidente est linguistique ; à chaque réunion, nous devons d’abord déterminer quelle langue est commune aux membres. Sans surprise, le plus souvent, c’est le français qui est utilisé, d’où notre présentation en français. Cependant, nous avons parlé plus souvent espagnol que nous ne l’aurions pensé avant aller à Sbeïtla.

Le lendemain matin, nous étions tous excités et prêts à partir ! Nous avons pris un petit déjeuner matinal et sommes allés faire imprimer nos textes en français. Nous sommes allés voir l’hôte des étudiants sardes qui assistaient à la conférence dans la petite salle administrative. Comme si nous étions dans un sketch, nous avons dû dire ce que nous voulions à l’étudiant numéro un assis en face de la table avec l’imprimante. L’étudiant nous a ensuite envoyés à une autre table, quelques pas plus loin, mais aussi plus loin de l’imprimante. Après avoir énoncé notre objectif, nous avons été guidés vers l’imprimante. Avec les textes encore chauds de l’imprimante, nous sommes allés dans la sala piccola (nous avons compris que les débutants de l’Africa Romana ne vont pas dans la grande salle 😉 ). Juste après la pause-café, c’était notre tour de présenter. Heureusement, plusieurs personnes ont abordé le culte impérial dans leurs exposés, ce qui a donné lieu à une bonne discussion sur ce sujet à la fin de la session. Il est clair que notre présentation et nos idées ont touché une corde sensible. Nous sommes impatients de publier notre article dans les actes de la conférence.

Tout est prêt pour pour notre présentation !

Comme nous étions proches de Sufetula et qu’une visite n’était pas prévue, nous avons dû tenter notre chance. Avec un petit groupe, nous avons quitté tôt la pause déjeuner pour visiter le site. Sabine et Pieter, habitués à l’Hispania, ont été étonnés par la conservation de la ville. Tant de bâtiments ont encore des murs debout ou ont été reconstruits pour montrer la construction originale. Le forum de Sufetula avec son capitolium et sa fortification de l’Antiquité tardive sont tout simplement impressionnants. En nous promenant sur le site, nous avons commencé à chercher les différentes basiliques et églises dont nous connaissions l’existence. Savoir que ces bâtiments sont là et que certains d’entre eux ont des baptistères bien préservés est une chose, voir la qualité étonnante des baptistères en est une autre. Comme on pouvait s’y attendre, nous avons perdu la notion du temps et avons dû courir pour retourner à la conférence. Un gentil steward nous a permis de sauter une barrière afin de raccourcir notre chemin d’au moins une demi-heure.

L’arc des quatre empereurs à Sufetula; membres ATLAS au capitolium; un des nombreux baptistères.

La dernière journée de la conférence était le jour que nous attendions avec impatience : la visite d’Ammaedara. Comme vous le savez peut-être, il s’agit de l’une de nos villes d’étude de cas dans le projet ATLAS. De plus, cette étude de cas n’est pas facile à visiter ; la région proche de la frontière algérienne est connue pour être peu sûre. Néanmoins, les organisateurs de la conférence ont prévu une visite du site guidée par rien de moins que François Baratte et Mohamed ben Nejma, tous deux experts du site. L’aventure a commencé tôt le matin lorsque nous sommes montés dans le bus en direction de Haïdra. À un moment donné, nous avons réalisé qu’il y avait une petite patrouille de police devant notre cortège de voitures et le bus touristique. Sains et saufs, nous sommes arrivés à Ammaedara et avons vu que les gardes étaient tous détendus. Rien à craindre donc.

La visite a commencé avec le petit musée contenant certaines des belles pièces d’Ammaedara. François Baratte a commencé à expliquer l’histoire de la cité et ses fouilles archéologiques. Puis, la visite du site a commencé. Malheureusement, nous n’avions qu’une heure et demie pour visiter ce site formidable. Nous avons commencé avec le basilique I, où nous avons pu voir les dalles funéraires au sol (in situ). Et pas seulement quelques-unes, mais un très grand nombre. Vous pouvez imaginer les épigraphistes courant partout avec leur appareil photo en jouant avec les ombres et les lumières pour obtenir les meilleures photos. De là, nous nous sommes dirigés vers l’une des nombreuses curiosités de la ville : la forteresse byzantine. Les tours rondes debout ne sont pas du tout byzantines mais des ajouts modernes d’une autre époque de guerre, néanmoins, les tours debout restantes et les sections de mur sont de l’Antiquité tardive et impressionnantes. À l’intérieur de la citadelle, nous trouvons deux basiliques. Nous avons visité la basilique III. Il s’agit d’un bâtiment à deux étages adjacents au mur extérieur de la citadelle. Comme nous faisions un tour des points forts dans un temps limité, nous sommes allés au Monument des auges. Ce type de monument se trouve dans plusieurs villes africaines, mais aujourd’hui encore (malgré un livre récent sur le sujet) n’a pas été entièrement compris. Nous avons terminé par le bâtiment le plus célèbre de tous : l’arc de Septime Sévère. L’arc parle à beaucoup de personnes car il s’agit d’un arc du troisième siècle bien préservé, partiellement encapsulé par des murs pour créer dans l’Antiquité tardive, une tour.

La voiture de police guidant le bus; François Baratte discutant avec Sabine; la Basilique III.

Tout ébahis par la beauté d’Ammaedara, nous sommes retournés à l’hôtel, non sans un petit détour pour visiter quelques boutiques artisanales traditionnelles. Après cet intermède, nous sommes retournés à l’hôtel pour notre dernier déjeuner. Comme nous avions prévu de reprendre l’avion tôt le matin le lundi, nous avons dû partir pour Tunis dimanche après-midi.

Dans quelques mois, nous espérons que notre article sera publié en accès libre !


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Un aperçu de 2021

Il semble que c’est hier que nous avons publié notre première post dans ce blog, mais en fait c’était il y a pratiquement neuf mois ! Le temps passe vite lorsqu’on étudie un sujet aussi passionnant que le phénomène urbain à la fin de l’Antiquité et, même si cela peut paraître incroyable, 2021 se termine dans quelques jours. Alors peut-être est-ce une bonne occasion de regarder en arrière et de récapituler tout le travail que nous avons développé avec ATLAS.

En fait, depuis le début du projet, en avril dernier, nous avons fait pas mal de choses. Dans cette même rubrique news nous vous informions de la première rencontre virtuelle qu’ont eue Sabine, Laurent, Pieter et Ada. La situation sanitaire nous a contraint à reporter le face-à-face que nous avions prévu avec tous les membres du projet à la Casa de Velázquez, mais (attention, spoiler) heureusement nous avons pu l’organiser quelques mois plus tard. Le projet a donc vraiment démarré avec l’atelier WebSIG ​​que nous avons organisé à l’Université de la Rochelle. C’est à cette occasion que certains membres du projet ont pu se rencontrer en personne et nous avons découvert comment communiquer les uns avec les autres. Comme vous avez pu le lire en mai, cette rencontre a été une véritable immersion linguistique.

À gauche, une belle vue de La Rochelle. A droite, Ada, Pieter, Frédéric et Laurent travaillant sur le WebSIG.

Lors de la rencontre à La Rochelle, en plus de discuter de la dénomination et de la catégorisation des différents éléments inclus dans le WebSIG, nous avons également établi que nous allions consacrer trois mois à chaque étude de cas. Cela fait un total de 30 mois, ce qui nous permettrait de terminer juste avant la fin du projet. Alors comme le projet était déjà lancé depuis quelques semaines, nous avons décidé d’étudier le cas de Baelo Claudia en six semaines. A l’époque cela nous semblait un défi, mais nous ne savions pas grand-chose de ce qui nous attendait… Mais nous avons réussi à terminer l’étude Baelo et, au passage, nous avons appris à manier WebSIG.

Image d’une fiche et capture d’écran du travail effectué sur Mérida dans le WebSIG.

Ainsi, en juillet nous avons pu présenter les avancées de notre outil SIG à une grande partie des membres du projet. Au fur et à mesure que nous avancions dans le temps, il devenait nécessaire de reporter chaque fois la réunion pour le lancement officiel du projet à la Casa de Velázquez, mais, finalement, nous avons pu la célébrer de manière hybride les 12 et 13 juillet. Ce fut une occasion fantastique de rencontrer davantage de membres du projet et de discuter de la base de données, mais aussi des différents axes d’étude au sein du projet. De cette façon, plusieurs groupes de recherche ont été créés qui travaillent depuis lors sur des sujets spécifiques et pertinents pour faire avancer la connaissance des villes de l’Antiquité tardive d’Afrique du Nord et du sud de l’Hispanie.

Photographies de la fantastique cour de la Casa de Velázquez.

Après un automne chargé de congrès en congrès, et après environ 15 semaines de travail, nous sommes sur le point de terminer notre deuxième étude de cas, Mérida. Maintenant, nous pouvons confirmer qu’étudier Baelo et son histoire pendant l’Antiquité tardive en six semaines est beaucoup plus facile que d’étudier Mérida. En fait, lors de notre visite en septembre dernier, nous nous sommes déjà rendu compte que cette ville a beaucoup à offrir. Cependant, la quantité de données est assez écrasante. Sans compter les documents inédits dont nous avons pris connaissances et qui, nous l’espérons, seront publiés bientôt. En tout cas, en janvier, nous espérons pouvoir rédiger un bref aperçu de cette ville fantastique et clore ce chapitre avant de nous tourner l’année prochaine vers une prochaine ville.

A gauche, Pieter et Sabine lors de notre visite à Mérida. A droite, Sabine présentant le projet ATLAS à Alicante.

Très probablement, notre prochaine étude de cas sera aussi difficile que Merida. Il s’agit de Carthage. Avec cette première étude de cas en Tunisie, nous espérons pouvoir bénéficier de l’aide de nos collègues pour localiser les ouvrages de référence les plus importants et bien commencer la collecte des données. Bien que quelque chose qui nous occupera certainement est notre deuxième réunion ATLAS, que nous avons programmée à Hambourg du 24 au 26 janvier. Restez connectés sur nos réseaux sociaux (Twitter and Facebook) pour plus d’informations !

Photographies du bureau de Pieter à Hambourg et du bureau d’Ada à Madrid.


 

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Groupes de recherche ATLAS

Lorsque les membres d’ATLAS se sont réunis en juillet dernier pour le lancement officiel d’ATLAS, nous avons discuté des grandes lignes du projet : la vie urbaine, la ville et son territoire, les réseaux de villes. Les débats ont abouti à la création de groupes de recherches qui concentreront leur attention sur des sujets spécifiques autour des grandes lignes d’étude du projet. Le processus de formation des groupes s’est fait d’un commun accord sur le principe suivant : un membre proposait un sujet qui pouvait présenter un intérêt et, s’il était appuyé par un autre membre, le groupe était formé. Après cette première réunion à Madrid, chaque membre pouvait rejoindre un ou plusieurs groupes au sein de la liste des groupes de recherche proposés. Il est intéressant de noter que cela impliquait une deuxième sélection des groupes, car certains sujets n’ont finalement pas réussi à réunir suffisamment de membres. Le processus a néanmoins permis la création de plusieurs groupes de recherche qui couvrent les différents aspects de l’Antiquité tardive dans la péninsule ibérique et en Afrique du Nord. Chaque groupe reflète bien la diversité de nos axes de recherche et, en plus, chaque groupe dispose de spécialistes à la fois dans la péninsule Ibérique et en Afrique du Nord. De cette façon, nous nous assurons que la perspective comparative de notre projet fera partie de ces groupes.

Photo de notre première rencontre à la Casa de Velázquez, en juillet dernier.

Groupes de recherche

Nous avons des groupes de recherche dédiés à l’étude de divers sujets. D’une part, le groupe « Pouvoir politique et ville » traite des aspects sociologiques. C’était également le cas du groupe « Religion », mais cette équipe a finalement rejoint le vaste groupe « Forme des espaces urbains », puisqu’elle se concentrera également sur les bâtiments de représentation religieuse au sein des villes. Ce grand groupe, qui a englouti près de la moitié des membres d’ATLAS (mais heureusement de nombreuses personnes ont rejoint deux groupes), examinera d’autres aspects tels que le redimensionnement et la hiérarchisation topographique des centres urbains de la fin de l’Antiquité. C’est un des groupes avec une approche archéologique principale. Un autre groupe archéologique est celui centré sur le territoire, dans lequel ils enquêteront sur les territoires des villes du point de vue de l’archéologie du paysage. En archéologie, l’approche économique est toujours présente et, en fait, nous avons un groupe dédié à cela qui travaillera sur les aspects productifs et les réseaux commerciaux des villes. Une perspective plus théorique et méthodologique peut être trouvée dans les groupes « Terminologie » et « Siglo VIII ». Attendez, nous avons un groupe pour un siècle précis !? Eh bien oui, il s’avère que c’est un siècle vraiment complexe à examiner à la fois en Afrique du Nord et dans la péninsule Ibérique. Ils vont donc s’intéresser aux difficultés qui subsistent encore pour définir le registre archéologique du VIIIe siècle et à l’évolution des villes au cours de ce siècle « pleinement post-romain ». Le dernier groupe qui reste à mentionner est celui consacré à l’étude de l’épigraphie dans les deux régions. On peut donc se risquer à dire qu’avec tous ces groupes nous avons abordé tous les grands thèmes de l’Antiquité tardive.

Un automne de congrès et de réunions de groupes

Comme nous l’avons déjà écrit, nous avons eu un automne assez chargé de conférences et communications qui nous a emmenés partout. Il semble que toutes les institutions aient profité de cette courte période d’ouverture des frontières et d’incidence du virus raisonnablement faible pour revenir aux congrès (on croise les doigts pour éviter un long hiver de confinement). Mais comme nous aimons être occupés, cette saison nous en avons également profité pour travailler avec les groupes de recherche. Comme d’habitude avec différents groupes, nous avons vu que certains se réunissent fréquemment quand d’autres travaillent discrètement. Mais dans tous les cas, avec la date limite de remise des titres et résumés fixée à la semaine dernière, nous avons vu que chacun a travaillé dur pour faire ressortir ses thèmes préférés dans notre projet. De plus, chaque groupe a dû commencer à réfléchir à sa présentation sur le travail qu’il a en cours pour notre prochain atelier ATLAS.

Photo de notre prochain lieu de rencontre, le Warburghaus à Hambourg.

Prochaine rencontre ATLAS : avant-première

La prochaine rencontre du projet ATLAS aura lieu à Hambourg du 24 au 26 janvier. Croisons les doigts, en espérant que les règles sanitaires nous permettent de nous retrouver en présentiel Warburghaus de Hambourg. Chaque groupe présentera les travaux en cours dans le cadre du thème choisi. L’idée sous-jacente est que nous travaillerons à la publication de notre Companion de l’Antiquité tardive. Les fruits du travail des groupes et des rencontres conduiront aux réflexions nécessaires pour publier un ouvrage de référence à jour et fondamentale pour l’étude de base des villes de l’Antiquité tardive en Afrique du Nord et dans la péninsule Ibérique. Pour faciliter la discussion, chaque groupe invitera un conférencier principal extérieur, qui soit un expert dans son domaine, pour présenter les avancées de la recherche sur le thème du groupe. Elle sera suivie de la présentation des travaux en cours du groupe. Par la suite, nous prévoyons amplement de temps pour la discussion entre les membres. Nous espérons ainsi faire avancer nos recherches et l’étude de l’Antiquité tardive dans son ensemble.


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L’automne de conférence

Après 17 mois de conférences numériques, nous constatons une augmentation soudaine des conférences « réelles » après un premier été presque normal. Dans ce blog, nous allons donc présenter les conférences auxquelles nos deux directeurs et les post-docs ont participé ou vont participer cet automne. Il y en aura beaucoup d’autres avec des membres d’ATLAS présents, mais cela conduirait à un long blog contenant presque toutes les conférences traitant de l’Antiquité tardive en Espagne, en Tunisie et au-delà.

Avec le retour de l’enseignement en présentiel à l’université et l’autorisation de la venue d’étudiants, on s’attend à ce que les universitaires souhaitent également recommencer à se réunir – même si l’année dernière a montré qu’il n’est pas nécessaire de se rendre à chaque conférence pour « participer ». C´est génial de pouvoir suivre des séminaires dans le monde entier sans créer une énorme empreinte carbone pour une session de deux heures !

La fonction de chat de la plupart des programmes vous permet de saluer des visages familiers et de poser des questions lorsqu’il est impossible d’allumer le micro en raison de la vie à la maison. Il n’empêche que les réunions numériques, aussi bien organisées soient-elles, ne fournissent pas les mêmes possibilités. Les salles de « break-out » pour les pauses café ne peuvent pas remplacer les pauses café d’une conférence. Eh bien, nous ne voulons pas dire littéralement le café, travaillant à la maison nous tous avons nous perfectionné à brasser le café à la maison au niveau nous ne pouvons jamais nous attendons au catering universitaire, nous voulons dire les pauses.

Ces pauses café permettent de se promener pendant 20 minutes et d’entamer des conversations avec les orateurs (pour poser la question que vous vouliez vraiment poser mais qui ne semblait pas correspondre à la discussion). Enfin, les conférences en situation réelle offrent la tranquillité d’esprit nécessaire pour se concentrer entièrement sur la conférence, sans les distractions et les besoins de la maison. 

Nous aimons nos conférences en direct, mais si possible sous une forme hybride afin de pouvoir suivre ou présenter celles pour lesquelles nous ne pouvons pas nous déplacer.

Quelles conférences avions-nous depuis octobre ? Nous avons décidé de ne pas vous en donner une liste fade, mais de les traiter dans les trois sujets nous avons découvert : l´urbanisme, les ports et la romanisation. Nous commencerons avec ces dernières qui ont été les premières. 

La première conférence d’octobre, ou la dernière de septembre en réalité, a été le coup d’envoi officiel du Centre RomanIslam à Hambourg entre le 29 septembre et le 1er octubre. Bien que le centre existe depuis un an, la réunion de lancement avec les bulles et tout le reste ne pouvait avoir lieu que maintenant. La conférence de trois jours intitulée « Nouvelles perspectives sur la romanisation et l’islamisation », coorganisée par notre directrice Sabine, a donné lieu à des présentations de plusieurs membres de l’équipe, comme l’ont déjà vu ceux qui nous suivent sur twitter : Javier Arce, Darío Bernal-Casasola (en ligne), Philipp von Rummel et Chokri Touihri ont fait des exposés. Quelques jours après cette conférence sur la romanisation et l’islamisation, le thème de la romanisation a été poursuivi à Xanten avec le colloque Toletum : « El ejército y la romanización : Hispania y Germania en comparación », entre les 7 et 9 octobre. Comme il s’agit du célèbre réseau de recherche germano-espagnol dirigé par Sabine, c’est elle qui a ouvert l’atelier. Bien que nous ayons deux jours de conférence devant nous, l’image bien choisie par Sabine a immédiatement montré comment l’armée romaine intègre les habitants.

Photo de Sabine lors de la présentation à Xanten.

En poursuivant la chronologie, nous arrivons au thème suivant : l’urbanisme. À peine rentrée de Xanten, Sabine a dû se rendre à Paris pour retrouver Laurent et présenter à l’Université Paris Nanterre le colloque « Le phénomène urbain dans l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge Paris » entre les 11 et 12 octobre 2021. Nos directeurs ont été invités à présenter le status quaestionis de l’urbanisme de l’Antiquité tardive dans la péninsule Ibérique. Le colloque s’est conclu par le discours de clôture d’Anna Leone, membre de notre équipe. Après le colloque de Paris Nanterre, nous avons eu quelques jours de repos, pour rédiger ce blog, avant de poursuivre notre périple avec les prochaines communications sur l’urbanisme.

À partir de là, nous nous tournons vers les futures conférences. La première est « Small Towns : una realidad urbana en la Hispania Romana » au Museo Arqueológico de Alicante (MARQ) du 26 au 28 octobre. Le 26, Pieter présentera son article « Small Towns a través de la epigrafía ». Le lendemain, Laurent abordera notre première étude de cas et présentera Baelo Claudia comme une petite ville. Même si c’est une petite ville, elle nous est chère. 😉 Le 3 novembre, Pieter présentera (en ligne) l’article « We don’t need a city : Roman civitates without urban centres in Hispania » à l’Institute of Classical Studies dans le cadre d’une série de séminaires en l’honneur de Simon Keay. Les dernières présentations sur l’urbanisme seront données mi-novembre à l’université de Alicante, où Sabine et Pieter feront une présentation à l’atelier : « Net Land. Arqueología, redes urbanas y paisajes de asentamientos en la larga duración. » Avec ça, nous fermons la section des documents sur l’urbanisme et continuons avec une partie spécifique de la ville : les ports.

Laurent et Sabine lors de la conférence à l’Université Paris Nanterre.

Il est intéressant de voir que cette partie de la ville est bien représentée dans notre conférence d’automne. Le 3 novembre, Ada participera en ligne à la conférence « Entremares : Emplazamiento, infraestructuras y organización de los puertos romanos » avec un article co-écrit avec Patricia Terrado Ortuño, Anna Gutiérrez Garcia-Moreno et Jordi López Vilar sur les dernières découvertes à Roca Plana, un point d’amarrage important dans le système portuaire de Tarraco. Suivra le colloque organisé par Sabine et nos collègues de la Casa de Velázquez et de la Casa Árabe à Madrid, qui avait malheureusement été reporté plusieurs fois, « De Gades a Tanger Med. El futuro de la tradición en el Estrecho de Gibraltar ». Le colloque aura lieu à la Casa Árabe de Madrid les 11 et 12 novembre et les membres d’ATLAS y participeront à nouveau : Darío Bernal-Casasola avec une communication sur le rôle de Gades dans le réseau commercial du Fretum Gaditanum, et Patrice Cressier, en tant que président de la session sur la période médiévale. L’automne de la conférence ATLAS se terminera par la 5e Biennale de Tarraco : Ports romains. Archéologie des systèmes portuaires et est co-dirigée par Ada, avec Patricia Terrado Ortuño et Joaquín Ruiz de Arbulo. Le membre de notre équipe présentera un article sur le système portuaire de Tarraco au niveau urbain. De plus, un autre membre d’ATLAS se joindra à la conférence : Darío Bernal. La conférence présentera d’autres articles d’intérêt pour l’équipe ATLAS, par exemple sur le système portuaire d’Hispalis (une étude de cas pour l´avenir) et son rôle d’emporium pour le Baetis.

L’atelier TOLETUM du 4 au 7 novembre est difficile à placer parmi les trois thèmes. Sabine organise un deuxième colloque TOLETUM cette année, dédiés aux les jeunes chercheurs qui pourraient demander à s’y joindre. Cela a conduit à un programme très diversifié et intéressant avec ses propres thèmes : Archéologie et environnement ; Archéologie du paysage ; Histoire économique et Histoire sociale du pouvoir. 

Sans doute, l’automne a été et sera très occupé, mais nous sommes contents que de pouvoir rencontrer beaucoup de nos collègues et  discuter avec eux directement les sujets de grand intérêt pour notre recherche. L´islamisation, le développement urbain et les réseaux de ports sont des aspects importants pour la recherche sur nos cités de l´Antiquité tardive et nous sommes certains que toutes ces conférences nous permettront de revenir l’esprit plein de nouvelles idées et perspectives.


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Lancement officiel du projet à Madrid

Après trois mois du lancement officiel du projet ATLAS, nous avons eu la chance de lancer officiellement le projet lors d’un événement de lancement semi-présentiel à la Casa de Velázquez à Madrid !

Pour ceux qui ne connaissent pas la Casa de Velázquez (CdV): C’est une institution française visant à promouvoir les échanges artistiques, culturels et scientifiques entre la France et l’Espagne. Cette maison monumentale est située dans la Ciudad Universitaria et surplombe la vallée de la rivière Manzanares. Outre son architecture et ses vues magnifiques, elle abrite également une impressionnante bibliothèque. Quelle joie de pouvoir y passer quelques jours pour démarrer notre projet et travailler à la CdV.

Quelques photos de la Casa de Velázquez : à gauche le patio impressionnant ; à droite la bibliothèque fantastique.

Le lancement officiel du projet a eu lieu le lundi 12 et le mardi 13 juillet. Douze membres du projet ont pu se rendre à Madrid, l’autre moitié était présente numériquement. Après une année d’événements hybrides de ce type, le CdV avait tout organisé et nous avons pu avoir des discussions entre Madrid, et d’autres régions d’Espagne, ainsi que la Tunisie, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Ce fut une excellente occasion de rencontrer les membres de notre projet et de discuter de ses différents aspects. Le lundi matin, nous avons commencé par une présentation générale. Sabine et Laurent ont expliqué les détails techniques et scientifiques du projet, et sa mise en place avec nos trois sièges : Casa de Velázquez à Madrid ; Université la Rochelle et l´Université de Hambourg. Ensuite, Frédéric a présenté le WebSIG à nos membres. La vue de cette présentation hybride valait la peine d’être prise en photo.

Frédéric, au milieu de la salle, présentant le WebSIG lors de l’atelier hybride.

Tout ne s’est pas passé comme prévu avec ces présentations hybrides. L’un des défis a été créé par des microphones défaillants. L’un de nos participants en digitales ne parvenait pas à faire fonctionner son micro, mais un bon vieux coup de fil sur haut-parleur a permis de résoudre ce problème. Dans l’image ci-dessous, nous pouvons voir Laurent tenir son téléphone près du microphone afin que les participants dans la salle ainsi que ceux présents en digitale (coin inférieur droit) puissent entendre ce qui se dit.

Laurent aidant avec un appel téléphonique à l’ancienne.

En discutant du WebSIG, nous avons réaffirmé certaines des questions relatives aux bases de données que nous nous posions nous-mêmes. La principale est évidente : comment gérer la réalité désordonnée dans une base de données structurée. Nous pouvons créer des catégories pour correspondre à nos différentes découvertes archéologiques et épigraphiques, mais elles ne suivent pas toujours les catégories prévues. La question est de savoir jusqu’où nous devons aller pour représenter la réalité dans notre modèle. Si nous créons une catégorie distincte pour chaque bâtiment, nous ne serons pas en mesure de voir les modèles plus larges, car nous avons saisi chaque bâtiment comme un bâtiment individuel. Cependant, nous avons besoin de placer nos bâtiments quelque part. Un bon exemple est le xénodochium de Mérida, déjà mentionné, qui est le seul xénodochium de nos dix études de cas. Devons-nous l’inscrire comme un xénodochium ? Ou la création d’une catégorie  » hôpital  » ou  » auberge  » serait-elle plus utile pour comprendre la propagation d’institutions similaires ? Nous allons continuer à améliorer notre base de données, tout en saisissant des données et en rencontrant de nouvelles questions.

Notre réunion n’était pas seulement une discussion sur la base de données. Comme nous l’avions déjà mentionné sur notre compte Twitter, nous avions prévu des conférences pour lancer les discussions sur les thèmes de recherche.  Prof. dr. Javier Arce a donné la première conférence intitulée « Los paisajes urbanos en la Antigüedad tardía ». Il a ouvert une discussion intéressante sur la terminologie que nous devrions employer pour parler de la ville. Prof. Dr. Sonia Gutiérrez a ensuite ouvert un débat intéressant avec son intervention intitulée « La ciudad y territorio ». La question était de savoir comment définir le territoire des villes de l’Antiquité tardive. Certaines jouaient plus d’un rôle (pensons aux capitales provinciales ou diocésaines). Comment devrions-nous traiter leurs territoires administratifs ? La dernière présentation a été faite par Prof. Dr. Chokri Touihri « Un réseau de villes dans l’Antiquité tardive ». Il a souligné que nous devrions considérer nos dix études de cas dans le cadre d’un réseau plus large de villes. Ce n’est qu’alors que nous pourrons comprendre le rôle et le développement des villes dans l’Antiquité tardive. Après ces trois exposés et les discussions qui ont suivi, nous avions tous l’état d’esprit nécessaire pour les ateliers sur les différents thèmes.

L’atelier pendant la présentation du Prof. Dr. Chokri Touihri.

Nous avons planifié trois ateliers pour discuter et organiser les différents groupes de recherche en fonction des principaux thèmes de recherche : vie urbaine ; ville et territoire ; réseaux urbains (voir sous ‘Domaines de recherche’ sur ce site). Au cours de ces discussions, nous avons réalisé que certains thèmes au sein des domaines de recherche nécessitaient une plus grande attention. Nous avons donc formé plusieurs groupes de recherche pour travailler sur des sujets spécifiques pertinents pour notre projet et en accord avec les principaux domaines de recherche mentionnés précédemment.

Dans l’ensemble, nous sommes très heureux de notre premier atelier de projet. C’était formidable de rencontrer plusieurs membres à la Casa de Velázquez. C’était encore mieux de pouvoir discuter des principaux sujets avec la plupart des membres en utilisant les techniques numériques. Nous attendons avec impatience notre prochain atelier en janvier 2022 à Hambourg. Croisons les doigts pour que nous puissions tous nous réunir au même endroit !


 

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La première étude de cas: Baelo nous fait avancer avec le WebGIS

Le mois dernier, nous nous sommes réunis à La Rochelle pour lancer notre base de données WebGIS avec une formation dispensée par notre expert en bases de données, Frédéric Pouget. Après cette formation de quatre jours, nous avons été envoyés dans les eaux profondes de WebGIS. Heureusement, Frédéric était là pour nous surveiller et s’assurer que tout se passait bien. L’avantage de ce processus d’utilisation précoce est que nous pouvons apporter des modifications en cours de route. En utilisant la base de données WebGIS, nous avons découvert quelques petits problèmes avec la fonction de recherche, mais rien qui ne puisse être résolu. Nous avons également discuté de questions d’ordre esthétique. Les icônes dont nous disposons actuellement doivent être améliorées. Heureusement, Sabine connaît un designer très patient… À chaque fois qu’il a créé une nouvelle version, nous avons voulu ajouter ou supprimer des icônes. Nous craignons qu’il a créé au moins une douzaine de versions de nos icônes. Cependant, celles-ci donneront à nos cartes un aspect sensationnel.

Capture d’écran du WebGIS avec les nouvelles icônes et la fiche de la Silla del Papa.

Comme vous le savez, notre première étude de cas est celle de Baelo Claudia, qui est assez amusante et stimulante. Le défi réside dans le fait qu’il y a tellement de travaux publiés et accessibles (voir par exemple https://journals.openedition.org/mcv/) qu’il est difficile de se familiariser avec l’ensemble du débat. L’étude d’un site depuis le bureau est un autre défi. La compréhension des rapports de fouilles et la lecture des plans archéologiques sont grandement améliorées par la visite d’un site. Dans les circonstances actuelles, ce n’était pas envisageable. Baelo Claudia est à nouveau un bon point de départ, car la majeure partie du site archéologique peut être visitée numériquement. Cela ne vaut toutefois pas la visite du site et sa découverte de visu. L’autopsie n’est pas seulement une chose à visiter sur la plage de Baelo. Mais en ces temps de restrictions des des déplacements, la vue virtuelle a parfois été utile.

Vue panoramique de Baelo Claudia.

Comme vous avez pu remarquer dans notre fil Twitter, nous avons travaillé sur l’épigraphie de Baelo Claudia. Malheureusement, seules quelques inscriptions de l’Antiquité tardive ont été découvertes. Néanmoins, il y en a de très intéressantes, comme l’inscription funéraire de Sabina. Cette inscription du début du VIe siècle est un excellent exemple de la présence d’une communauté chrétienne à Baelo.

Une autre approche que nous avons est celle de la numérisation des plans archéologiques pour la Baelo Claudia de l’Antiquité tardive. Notre objectif est de fournir des cartes de la Baelo antique tardive pour différentes périodes, afin de montrer la dynamique de la ville. La plus grande partie du travail a été consacrée à la collecte et à la recherche des différents éléments pour la période de l’Antiquité tardive. Chaque trace archéologique, qui peut être liée à notre période de recherche, a été saisie et décrite dans la base de données. La semaine dernière, nous avons donné un exemple de l’un de nos sites archéologiques: La Silla del Papa.

Il y a quelques jours, Laurent, Sabine, Pieter et Ada ont eu une réunion virtuelle pour partager et discuter de tout le travail effectué sur Baelo Claudia. À ce moment-là, la plupart des vestiges archéologiques et épigraphiques avaient déjà été ajoutés au WebGIS et nous avons pu échanger nos points de vue et nos interprétations sur l’évolution de la ville de l’Antiquité tardive. Il est en fait très utile de voir tous les bâtiments de l’Antiquité tardive, les infrastructures urbaines et les inscriptions d’un seul coup d’œil sur la carte. De plus, le fait d’avoir intégré les découvertes archéologiques les plus récentes nous a fourni une image légèrement différente de celle offerte par les études précédentes. En effet, un plan général de Baelo de l’Antiquité tardive fait toujours défaut et notre projet vise à créer un. Ce sera un outil formidable pour analyser le développement urbain de Baelo, mais aussi pour le comparer avec les autres études de cas pour lesquelles nous avons l’intention de produire également de nouveaux plans.

Sabine, Pieter, Laurent et Ada lors de la réunion virtuelle du 22 juin.

Pour en revenir à notre réunion, nous avons commencé nos discussions sur l’évolution de Baelo dans l’Antiquité tardive. Dans la littérature traditionnelle, nous constatons qu’un tremblement de terre (probablement daté du troisième siècle) est traité comme un point de rupture dans l’histoire. L’accent mis sur la ville impériale et sa destruction apparente par ce tremblement de terre, ont conduit à un net tournant dans la recherche. Souvent, nous constatons que la période à partir du troisième siècle est traitée de manière moins approfondie. Notre objectif est de rassembler les preuves que nous avons pour Baelo Claudia dans l’Antiquité tardive et de reconstruire la ville de l’Antiquité tardive. A la fin, nous rédigerons une discussion sur l’évolution et notre interprétation de Baelo dans l’Antiquité tardive dans le dossier de la ville. Il s’agit d’un document complet qui permet ces discussions globales. C’est ici que nous reviendrons sur l’idée d’une ville en déclin après le supposé tremblement de terre du troisième siècle.

Après avoir passé trois mois sur la « petite ville » de la côte atlantique, il est temps de faire nos bagages et de passer à notre prochaine étude de cas. Le 1er juillet, nous nous rafraîchirons au xénodochium de Masona, avant d’aborder la prochaine étude de cas sur les rives de l’Ana.